20 Apr

L’histoire de La Vénus de Gordes

Publié par vacances-provence - Catégories : #Ils parlent de la Provence

Gordes demeure l'un des plus beaux Village de France Une tragique histoire d’amour qui défraya la chronique au milieu du XIXème siècle et inspira à Émile Zola « Thérèse Raquin ».

Dans la plaine, au pied du village de Gordes, une grosse bâtisse, entourée de pins. C’est la Bastide Neuve. Ses vieilles pierres se souviennent encore… C’était autrefois la maison d’un riche propriétaire terrien. Adrien Auphan et de Fortunée son épouse, une ravissante jeune femme que l’on surnommait Vénus.

Or, il arriva qu’un jour elle tomba éperdument amoureuse de Furbice, un solide maquignon du hameau de Flontblanche dont elle ne tarda pas à attendre un enfant. Prête à tout pour éliminer le mari gênant, elle tenta plusieurs fois de l’empoisonner, mais en vain. L’homme demeurait coriace…Comme la belle ne manquait pas d’arguments, elle n’eut aucun mal à convaincre Furbice qui, s’emparant d’un fusil, assassina nuitamment le malheureux époux dans la cour de sa ferme, le 24 décembre 1861, juste avant la messe de minuit.

Au cours de l’enquête qui suivit, deux suspects furent arrêtés, Furbice le maquignon et Moulinet, un garçon de ferme que l’on savait lui aussi très épris de la belle Fortunée. Moulinet fut rapidement mis hors de cause, mais Furbice, après un long interrogatoire, finit par avouer son crime. Les deux amants furent Condamnés aux travaux forcés, Fortunée à Montpellier où elle mit au monde un garçon et Furbice à Toulon. L’affaire aurait pu en rester là, mais le destin en décida autrement.

Trois ans plus tard, Fortunée, ayant appris qu'elle pouvait vivre librement en Guyane à condition d’y épouser un détenu, demande à être transportée à Cayenne. Moulinet, toujours amoureux transi, se fait embarquer à bord du bateau qui emmène sa belle en Guyane et, arrivé au terme du voyage, il l’épouse !

Mas en provence Pendant ce temps, Furbice, échappé du bagne de Toulon, a été arrêté et à son tour conduit à Cayenne. C’est là que Fortunée le retrouve enchainé… Elle ne le verra plus. Atteinte de la fièvre jaune, elle ne tarde pas à mourir et, comme le veut l’usage, son corps est jeté dans les flots… Éperdu de chagrin, Moulinet, qui a réussi à s’attacher au cercueil, sombre avec elle à jamais, tandis que Furbice poursuit en Guyane son existence de bagnard.

Le souvenir du crime resta longtemps dans les mémoires. L’enfant né en prison fut élevé à Gordes par sa grand-mère maternelle, Emma Bérigot. Il ouvrit par la suite un café dans le village et y demeura jusqu’à sa mort, estimé de tous.

Extrait du livre « Gordes un rêve de pierre » Éditions A. Barthélemy et Éditions de L’Accent